La créatrice Aniela Hoitink a protégé progressivement sa marque, son idée et son invention

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La créatrice Aniela Hoitink a protégé progressivement sa marque, son idée et son invention

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Envie d’une nouvelle tenue ? C’est reparti pour une séance de shopping ! Un habit troué ou déchiré ? Poubelle ! Voilà pourquoi il faut de plus en plus d’espace et d’eau pour créer sans arrêt de nouveaux vêtements. Face à ce constat, la créatrice néerlandaise Aniela Hoitink s’est interrogée en 2008 sur les alternatives à cette mode polluante. Aujourd’hui, son laboratoire innovant produit des articles de décoration d’intérieur à base de mycélium de champignon. Aniela a pensé à protéger son idée de départ et ça, c’est aussi une bonne idée.

« En 2008, j’ai quitté mon emploi et j’ai lancé mon entreprise NEFFA », raconte Aniela. Déçue par le monde de la fast fashion, elle se met à la recherche d’alternatives pour créer des vêtements durables, innovants et de qualité. Aujourd’hui, en 2025, Aniela a son propre espace professionnel, comprenant un laboratoire de 260 m² qu’elle a elle-même agencé. Elle y emploie huit personnes avec une approche de la mode innovante.

Les premiers pas vers la protection

« Quand j’ai lancé mon projet, j’ai immédiatement enregistré ma marque », se souvient Aniela. « J’ai travaillé plusieurs années dans le secteur de la mode, et bien sûr, on y dépose toutes sortes de marques. J’étais donc familière avec les droits de propriété intellectuelle dans le milieu de la mode, comme les droits de modèle et la protection des marques. » Elle ajoute : « J’ai aussi un i-DEPOT, pour prouver que j’étais la première à avoir eu l’idée. » Un i-DEPOT est un document officiel qui vous permet de prouver que vous aviez une idée, une création ou un concept à une date donnée.

Une idée devenue innovation : une robe en mycélium

« Il y a quinze ans, je n’aurais jamais imaginé qu’une personne du monde de la mode puisse posséder son propre labo », confie Aniela. « En 2014, suite à un open call de l’Université d’Utrecht, j’ai eu l’opportunité de créer des produits à base de mycélium avec d’autres créateurs et artistes. Le mycélium, ce sont des racines de champignons », précise-t-elle. Elle commence alors à expérimenter seule dans le laboratoire, se documente à n’en plus finir et réussit à cultiver des échantillons. Deux ans plus tard, Aniela parvient à créer une robe entière à partir de cercles de mycélium dans une boîte de Petri.

« Les investisseurs sont intéressés par votre entreprise quand vous avez un brevet. Au début, je l’ignorais. »

Aniela Hoitink Aniela Hoitink

Ma robe a gagné en renommée, raconte Aniela. « Mon prototype enthousiasmait tout le monde. Moi y compris. On m’a laissé travailler dans le labo tant que je ne gênais personne. Et j’ai commencé à gagner des prix, dont le H&M Foundation Global Change Award en 2018 ». Pour Aniela, c’était le premier contact avec le monde des brevets.

Les brevets intéressent les investisseurs

Aniela poursuit : « Avant de remporter le prix H&M Foundation je n’avais jamais réfléchi aux brevets. Mais quand on m’en a parlé en relation avec des investissements, je m’y suis intéressée car en tant que startup j’avais besoin d’investisseurs. Ma demande de brevet m’a rendu plus attractive pour les investisseurs. Car un brevet a de la valeur. »

Budget limité

Comme de nombreuses startups avec un petit budget, Aniela fait beaucoup de choses elle-même pour son entreprise. L’enregistrement Benelux de sa marque, par exemple. « Après quelques recherches, je suis vite arrivée au BOIP. L’enregistrement s’est déroulé facilement. Mais je suis actuellement en train d’étendre mon enregistrement à d’autres pays. Pour cela, j’ai finalement trouvé un professionnel qui s’en occupe, car chaque pays a ses propres règles. »

Trouver un expert à temps

C’est aussi ce qu’a fait Aniela pour sa demande de brevet. « Je me suis beaucoup informée au sujet des brevets, j’ai suivi des workshop à Octrooicentrum Nederland, le centre néerlandais des brevets, et j’y ai fait réaliser une étude préliminaire. Mais si vous voulez un bon brevet, il faut en confier la demande à un expert. Un bon brevet coûte du temps et de l’argent, et vous n’avez qu’une seule occasion d’en faire la demande. »

Une croissance spectaculaire

Avec du recul, Aniela trouve que son entreprise a réalisé une croissance « assez spectaculaire ». « Nous développons la première chaîne d’approvisionnement pour biomatériaux la plus avancée au monde. » Avec les marques MYCOTEX et PARYCEL, l’entreprise fabrique des produits de décoration d’intérieur à base de mycélium, et à l’avenir aussi des vêtements. En 3D, donc sans coupe, sans couture et sans déchets de coupe.


Le conseil de nos experts : Si vous n’avez pas encore demandé de brevet pour votre invention technique, gardez-la secrète ! Car si votre technique devient publique, vous ne pouvez plus la protéger par un brevet. Lisez comment garder votre invention à l’abri des regards dans notre guide pratique sur les secrets d'affaires.